Ce troisième volet de la trilogie revient sur la participation de Jules Vallès à l’insurrection de La Commune de Paris de 1871.
Ce troisième et dernier tome de la trilogie Vingtras évoque la participation du héros Jacques Vingtras (qui n'est autre que Jules Vallès) dans sa participation à
la Commune de Paris. Cet opus est beaucoup plus difficile que les précédents, car outre la multitude de personnages, Vallès évoque des moments précis de cette révolution qui ne sont jamais contextualisés. Le premier tiers du livre (les jours pré-révolution) est donc assez ardu. La suite est très intéressante avec la formation de comité. Vingtras sera parmi les élus du XIXe arrondissement de Paris.
Le gros intérêt de ce roman est son côté historique et son témoignage de l'intérieur par l'un des instigateurs de la Commune qui n'a eu de cesse à la fois dans son journal la Rue de critiquer l'Empire tout en continuant avec le Cri du peuple durant la révolution à galvaniser les Parisiens. Vingtras relate donc l'organisation de la Commune de Paris et les différents événements auxquels il a participé dont les barricades et la semaine sanglante (répression du gouvernement de Versailles menée par le président de la République Adolphe Thiers).
Vallès nous dévoile ses états d'âme : son impuissance de pouvoir participer directement aux combats et son manque de connaissance en stratégie militaire pour dirigé l'armée d'irrégulier qui aurait permis aux communards de mieux tenir les assauts des troupes de Thiers. Il revient sur la logistique avec le manque de munition et de nourriture source de tension et aussi son opposition aux exécutions arbitraires du comité de salut public, censé endigué la déroute des communards et son opposition aux incendies des bâtiments de Paris censés ralentir les Versaillais.
Outre cette débâcle, la Commune de Paris a été l'occasion de débats et aussi d'édification de programmes progressistes.
Vingtras va combattre jusqu'à la fin, puis finira par se cacher plusieurs jours après l'arrivée des troupes de Versailles.
Ayant souffert durant toute son enfance, ayant connu la faim et la misère, après avoir lu
Proudhon et
Bakounine, Vallès a finalement pu participer avec le peuple à une insurrection contre l'ordre bourgeois.
Après les événements de la Commune, Vallès s'exilera en Suisse, puis à Londres où il commencera à écrire sa trilogie. Il revient le 14 juillet 1880 après son amnistie. Peu après avoir relancé le Cri du Peuple, il meurt le 14 février 1885 d'un diabète. Ces derniers murmures seront :
« j'ai beaucoup souffert ».
« Aux morts de 1871
À TOUS CEUX
qui, victimes de l’injustice sociale,
prirent les armes contre un monde mal fait
et formèrent,
sous le drapeau de la Commune,
la grande fédération des douleurs,
Je dédie ce livre. »
Jules Vallès.
La trilogie Mémoire d'un révolté :