La Forgotten World Highway

En Nouvelle-Zélande, il y a 4.2 millions d'habitants pour 34 millions de moutons. Sa réputation n'est donc pas usurpée et je vais en avoir la preuve faisant du stop sur la Forgotten World Highway, la route 43 en direction de l'ouest.

Le gérant du Backpacker de Turangi me conseille de faire un détour par une route plus empruntée ou alors de prévoir deux jours pour la traverser. Mais son appellation m'intrigue et je tente un coup de poker. Ça aurait pu mieux commencer puisqu'il m'a fallu attendre 30 minutes pour que quelqu'un daigne s'arrêter et que je puisse quitter Turangi. Le conducteur me répètera la même chose concernant l'itinéraire à prendre. Après s'être arrêté à un point de vue pour me faire contempler le Tongariro National Park de loin (Te Mari venait juste d'entrer en éruption), il me dépose à Taumarunui, point de départ de la mystérieuse route.

Un couple de vieux hippies ne tarde pas à me prendre avec leur vieux camping qui était à la limite de rendre l'âme à chaque montée. Ils me déposent après 20km. Autour de moi des champs, des arbres, des vaches et des moutons. Au bout de 15min, je n'ai croisé qu'une seule voiture en plus de celle du paysan qui faisait transiter ses moutons.



Pour passer le temps, j'ouvre mon bouquin, Midnight Express. L'endroit est reposant, donc parfait pour un peu de lecture ! Deux voitures sont passées jusqu'à ce qu'un minibus s'arrête à ma hauteur. Un effroi s'empare de moi, il s'agit d'un groupe de... Polonais !!! S'il y a une chose que je dois bien avouer au sujet de ces individus venant d'une ancienne province allemande, c'est qu'ils ont été bien sympa de me laisser les accompagner. Ils avaient prévu de passer la journée à visiter chaque recoin de la route.

Les amoncellements de collines vertes sont somptueux. Sur le bord de route, on peut apercevoir des chutes d'eau. La route est très étroite et elle est en graviers sur 12 km. Il faut 5 heures pour la traverser, sans compter les arrêts, et donc il faut penser à remplir le réservoir avant de partir parce qu'il n'y a pas de stations-service.



Nous ferons un long arrêt Whangamomona. En 1988, les habitants y ont déclaré la République de Whangamomona pour protester contre la décision du conseil régional qui voulait que la ville fasse partie de la région de Taranaqui. La ville possède son président, sa propre bière et un garde-frontière est posté poster à l'entrée de la ville (je ne l'ai pas vu). Le lieu central de la République est l'hôtel Whangamomona où pour un dollar on peut se faire tamponner son passeport. Bien sur, il ne s'agit pas d'une véritable République puisqu'elle n'a pas de valeur juridique. De plus, Whangamomona est aujourd'hui une ville fantôme. Quelques spectres du passé ont été conservés comme les commerces qui ont toujours leurs anciennes devantures.

La ville est tombée en désuétude lorsque l'école a été fermée en 1979. Mais tous les deux ans, au mois de janvier, le Républic day semble être un événement qui fait revivre la ville pour quelques jours.

Mes amis polonais ont pris pas mal de retard sur leur itinéraire, et la fin de la route se fera à la vitesse d'un chrono de rally avec seulement deux arrêts pour voir le coucher de soleil du mont Taranaki.

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