Petites histoire des colonies françaises - Tome 2 : l'Empire de Grégory Jarry, Otto T. (2007)

Petites histoire des colonies françaises - Tome 1 : l'Amérique française
Ce second Tome explique la colonisation de l'Afrique par les Français.
En 1805, la défaite de Trafalgar est un nouveau coup dur pour Napoléon suivi 10 ans plus tard par celle de Waterloo. Pour redorer son blason après cette succession de déboire, la France décide de s'attaquer à plus faible qu'elle, l'Afrique, en commençant par l'Algérie. Les différentes campagnes napoléoniennes ont endetté la France et entre 1793 et 1798 elle se procure du blé à crédit. 30 ans plus tard, le dey d'Alger n'a toujours pas été remboursé et impose un ultimatum en 1827. Le consul de France Pierre Deval le refuse et excédé le dey lui donne un coup d'éventail, incident diplomatique majeur. La France impose alors un blocus maritime à Alger. Après d'autres entrechoques, l'armée française envoie sa flotte et prend Alger en moins d'un mois et pille les villes qu'elle traverse. C'est la France qui va procéder aux premiers gazages de masse de population, bien avant les nazis donc. Les militaires français réunissaient les récalcitrants dans des grottes et allumaient des feux pour les asphyxier. L'enfumage a été inventé le 8 mai 1945 par le général de Cavaignac et utilisé par le colonel Pellisier, faisant 45 000 victimes.

Le chef militaire algérien Abd el-Kader va mener le Djihad contre l'occupation française et pratiquera le harcèlement permanent, propre aux mouvements de résistance, pendant 15 ans. Il déposera les armes en 1847 et sera emprisonné.

Dans un rapport de 1947, Tocqueville écrivait : « nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître ». Avant la colonisation de l'Algérie, la terre appartenait aux tribus. La France s'est approprié les terres et les a revendus, la plupart du temps à des colons qui devenaient de grands propriétaires qui exploitaient les autochtones. L'ancienne aristocratie algérienne bénéficiait de largesse en travaillant par exemple pour les impôts. En conséquence des millions de paysans ont été déplacés dans des endroits peu propices à l'agriculture. La classe bourgeoise pouvait se pavaner sans difficulté puisque les colons de la classe ouvrière et les indigènes ne s'alliaient pas. En 1881, la France met en place le code de l'indigénat qui interdit aux indigènes de circuler librement, de se réunir sans autorisation et leur laisse un droit de vote, mais limité.

La Tunisie acquerra un statut différent de celui de l'Algérie (département français) : le protectorat. À la différence d'une annexion d'un territoire, le pays sous protectorat conserve et gère ses institutions. En revanche, la diplomatie, le commerce et l'armée sont gérés par la puissance coloniale et officieusement, celle-ci influence très largement la politique intérieur. Avant l'arrivée des Français, la Tunisie était dirigée par un préfet (bey) sous les ordres de l'Empire ottoman. La Tunisie avait contracté des prêts auprès de la France et pouvait difficilement refuser le protectorat français instauré par le Traité du Bardo le 12 mai 1881. De la même façon, au début du XXe, le Maroc s'endette auprès de la France. Le traité de Fès est signé le 30 mars 1912, mettant le Maroc sous protectorat français.

C'est lors de la conférence de Berlin — clôturée le 23 février 1885 — que les puissances coloniales s'accorderont dans le partage de l'Afrique (avec une règle et un crayon, sans prendre en compte la situation sur le terrain) et sur les règles de colonisation, dont la condition indigène (qui n'aura aucun impact). Les colonies africaines françaises se divisaient alors en deux : l'Afrique-Occidentale Française (AOF) et l'Afrique Équatoriale Française (AEF). Mais sur le terrain, les autochtones résistent... un peu... Dans ses colonies, les militaires français commettent d'incessants pillages. Le plus grand massacre aura lieu à Birni-N'Konni au Niger où les 15 000 habitants sont tués par la mission Voulet-Chanoine en route pour le Tchad. Là encore, les nazis n'ont pas le monopole de la cruauté.

La Réunion est découverte en 1642. Sa colonisation se fera de la même façon qu'aux Antilles avec des immigrants de la métropole et des esclaves d'Afrique. Après la seconde abolition de l'esclavage, celle de 1848, et la création du Canal de Suez en Égypte, l'ile est en déclin. Pour relancer son activité économique, un protectorat est instauré aux Comores et à Madagascar. Dans cette deuxième ile, la reine Ranavalona III, non concertée dans la décision s'en prend aux intérêts français. Mais très rapidement, 15 000 hommes sont envoyés pour annexer le territoire.

Les dernières acquisitions françaises se feront à la fin de la Première Guerre mondiale. Les Allemands défaits doivent céder le Cameroun et le Togo à la France.

En Océanie, Tahiti est visité pour la première fois par des Français en 1768 (Bougainville). Mais ce ne sera pas avant 1842 que l'ile sera sous protectorat français. Après avoir tenté de coloniser en vain la Nouvelle-Calédonie avec des missionnaires, la France envoie son armée pour en faire une colonie le 24 septembre 1853. En 1872, les communards arrêtés y sont envoyés (dont Louise Michel) et seront victimes d'une révolte indigènes. La France va s'évertuer à détruire la culture canaque. La Population va être divisée en deux entre 1853 et 1878. Les intérêts de la France sont ailleurs, pour le nickel.

La France n'a jamais pu avoir une grande influence en Inde, due à la présence des Britanniques. Le pays se contente alors de l'Indochine où il avait envoyé des missionnaires dès le XVIIe. La conquête militaire se fera à partir de 1852 jusqu'à 1896. L'Indochine française comprendra le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine — regroupés en 1949 au sein de l'État du Viêt Nam — le Laos et le Cambodge.

Résumés des différents tomes :

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Commentaires
1. ,

J'ai lu cette désolantecollection l'année dernière, pour moi c'est un fourre-tout de contrevérités (parfois scandaleuses) teintées de sarcasme mielleux et bon ton.En tout cas on ne peut surement pas parler de livre historique. Il y aune nette prétention pédagogique (textessimples, dessins ultra-schématiques) mais franchement on se demande cequ'ils espèrent apprendre aux enfants avec ça, à part la détestation desoi. C'est assez marrant d'ailleurs, de voir que leshistoriens-idéologues d'aujourd'hui, si prompts à dénoncer "nos ancêtresles Gaulois" et la naïveté positiviste du début XXe, sont capables denous éjaculer d'ignobles petits opuscules de propagande comme celui-ci.

2. ,

Tout dépend de quel point de vue on se place.
A l'Humanité, ils disent tout le contraire et sans vulgarité :

http://www.humanite.fr/tribunes/une...

3. ,

@Augustin : Pour me convaincre de la nullité de cette collection, il faudrait me montrer quels sont les mensonges.

@Jean : On peut aussi noter la critique parue dans le Monde Diplomatique :

http://www.monde-diplomatique.fr/2011/09/DELTOMBE/20943

4. ,

Forcément tu te doutes bienque je ne vais te faire la démonstration sur Facebook (mais bon, au pif :creuse un peu sur Lumumba par exemple tu verras vite que c'était pas unsaint), mais peut être aura-ton l'occasion de développer un jour. S'il fautlire quelque chose d'instructif sur la colonisation, c'est plutôtJacques Marseille (Empire Colonial et Capitalisme Français - Histoired'un Divorce), Daniel Lefeuvre (Chère Algérie - La France et sa colonie1930-1962) ou Bernard Lugan (Pour en Finir avec la Colonisation). Enfinbon, pas de dessins là dedans hein... Ceci dit même en BD n'importe quelalbum d'Hugo Pratt dont le récit se situe en Afrique (les Scorpions duDésert, Les Ethiopiques...) donne une vision plus honnête et réaliste dela société coloniale que cette série, et en plus c'est fait par un vraidessinateur !