2009 - Phillipe Lioret
Bilal a traversé toute l'Europe dans la clandestinité afin de retrouver sa petite amie en Angleterre. À Calais, il va rencontrer des Afghans qui veulent eux aussi traverser la Manche. Leur tentative va être un échec, la douane française les repère dans le camion où ils se sont cachés. Bilal étant Irakien, un pays en guerre, la France ne le renvoient pas dans son pays.
Bilal décide alors d'apprendre à nager, afin de traverser la Manche. À la piscine, il rencontre Simon un maitre nageur. En divorce avec sa famille, il se retrouve seul et décide d'aider Bilal. Mais la délation est une coutume française qui traverse les années...
En 2002, Nicolas Sarkosy alors ministre de l'Intérieur fermait le centre d'hébergement et d'accueil d'urgence humanitaire de la ville de Sangatte situé près de Calais. En effet, il hébergeait beaucoup plus de monde que sa capacité maximale. Mais en fermant ce centre, Sarkosy n'a pas fait disparaître les migrants d'un coup de baguette magique, il les a juste éparpillés dans Calais.
C'est dans ce climat que se déroule ce film. Tout un type de population ghettoïsée et persécuté par la police qui viennent chassé du clandestin quand ceux-ci sont regroupés lors des repas donnés par des associations d'aides aux réfugiés. De toute évidence, cette situation rappelle la persécution des juifs qui devait se cacher durant l'occupation.
Le film montre aussi du doigt l'
article L622-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Il stipule qu'il est interdit d'aider une personne en séjour irrégulier. Pourtant, Simon va venir en aide à Bilal un gamin à 4000 bornes de chez lui, seul et ne connaissant pas un mot de français. Mais les clandestins n'étant pas les bienvenues, Simon sera victime de délation et la police viendra chez lui.
Heureusement, la plupart des mises en examen ne vont pas jusqu'à leur terme, mais cela n'empêche pas de porter préjudice aux associations caritatives qui agissent illégalement du fait de cette loi.
Un film qui fait écho à
The Visitor, lui aussi sur les conditions des clandestins, mais de l'autre côté de l'Atlantique cette fois.
Phillipe Lioret nous livre une histoire bouleversante après le superbe "Je vais bien, ne t'en fais pas". Vincent Lindon joue enfin dans un rôle consistant, loin des films franchouillards où il a l'habitude d'apparaître.
Une merveille, malheureusement plus que jamais d'actualité.