Gary Webb, journaliste d'un journal local, découvre un vaste trafic de drogue entre la CIA et le Venezuela servant à financer le renversement du gouvernement sandiniste du Nicaragua.
D'abord, revenons sur la situation au Nicaragua, par un extrait de mon billet sur "Une histoire populaire de l'empire américain" :
En 1979, les sandinistes, une coalition d'opposants au pouvoir renverse le régime de Samoza. Ils ont rapidement mis en place une redistribution des terres aux paysans, un programme d'alphabétisation et de soins au plus démunis.
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Depuis longtemps démocrates et républicains, ce sont associés pour éviter « l’effet domino » en Amérique Centrale par peur de voir le spectre communiste s’approcher de ses frontières. Pour cela, ils ont soutenu les plus sanglantes dictatures. Sous l’ère Reagan, les sandinistes ont été accusés d’être responsables de la rébellion du FMLN au Salvador.
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Plus tard, les États-Unis accordent une enveloppe de 19 millions de dollars à la CIA pour qu’elle finance et entraîne les contras, forces armées contre-révolutionnaires qui ont pour objectif de renverser le gouvernement sandiniste au Nicaragua. Les contras commirent de nombreux attentats avec parfois la découverte de documents officiels attestant l’aide de l’organisation à ces terroristes.
C'est bien plus tard, en 1996, que Gary Webb découvre un des procédés du financement de ces contras. Devant justifier des sommes allouées à la CIA, cette dernière a mis en place un vaste trafic de drogue entre le Venezuela et la Floride. L'argent récolté de la vente servait ensuite à financer les différentes actions au Nicaragua afin de faire tomber le gouvernement sandiniste sans avoir de compte à rendre sur la façon dont est dépensé l'argent.
Les révélations de Webb n'ont pas été bien vues dans les autres rédactions, il a même été mis au placard par son chef de direction. Les médias ont critiqué son enquête peut-être pour laver leur honneur, car Gary Webb travaillait simplement dans un journal local.
Aujourd'hui, tout le monde s'accorde sur la véracité des révélations de Webb, même s'il existe quelques erreurs. Mais en étouffant à l'époque cette affaire, les rédactions ont caché un scandale d'état et les protagonistes ont pu s'en tirer à bon compte.
Cette histoire rappelle celle de l'affaire Clearstream de Denis Robert quelques années plus tard que les grands médias ont discréditées et dont un film en retrace les événements.
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