Face à un système devenu absurde et dangereux, de jeunes créateurs se mobilisent pour créer une mode plus responsable. Coécrit par Ariel Wizman, un documentaire enlevé sur les prémices d'une nouvelle internationale d'activistes de la mode, de New York à Tel-Aviv, en passant par Amsterdam et Paris.
Quatre-vingts millions de vêtements sont produits dans le monde chaque année. La mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde après le pétrole. Hypermercantiliste, mondialisée, elle suit le tempo effréné dicté par la fast fashion qui, tout en détruisant la planète, engendre des burn out chez les designers et tue littéralement des forçats du textile. Fini le temps des indépendants flamboyants, comme Azzedine Alaïa, Martin Margiela ou Jean Paul Gaultier. Ils ont été supplantés par des empires du luxe, où le couturier n'est plus que la variable d'ajustement de la cotation boursière. Le 24 avril 2013, au Bangladesh, l’effondrement du Rana Plaza, où périssent plus de 1 130 ouvriers travaillant pour des marques internationales, révèle la face cachée d'un monde devenu fou. Quatre ans après cette tragédie, un mouvement de progressistes sonne l'heure de la révolte.
Nouvelle internationale
Écrit par Ariel Wizman et Laurent Lunetta, ce documentaire rythmé analyse les dérives d'une industrie à bout de souffle au travers de riches interviews de spécialistes, notamment la célèbre prévisionniste Li Edelkoort, et d'animations graphiques. À New York, Tel-Aviv, Amsterdam ou Paris, le film donne aussi la parole à une nouvelle internationale d'activistes de la mode, désireux de repenser le système dans son ensemble. De Daniel Harris, jeune producteur anglais de tweed qui prône un retour au tissage manuel, à Iris Van Herpen, pionnière dans l'utilisation de la 3D, des créateurs bourrés d'idées novatrices livrent leur vision de la haute couture. Réjouissant.