Première Ligne + Ancrages au 1675 à Rennes le 24/05/2014

140524-rennes-skalpel.jpgCe concert était en soutien aux prisonniers de Villiers-le-Bel. Rappel des faits :

Le 25 novembre 2007, Lakhamy Samoura et Moushin Sehhouli décèdent suite à la collision de leur moto avec une voiture de police, à Villiers-le-Bel. Les policiers quittent leur véhicule et s’empressent de fuir la scène. Quelques heures plus tard, la version officielle, relayée par les médias, est établie : les policiers ne sont pas responsables, la mort des deux adolescents, dont on salit la mémoire en les présentant comme des délinquants, est due à leur imprudence.

Face au mensonge d’État, la colère de centaines d’habitants de tous âges explose. Les trois nuits de révoltes seront matées par l’envoi de centaines de policiers. Plusieurs dizaines de policiers sont blessés, notamment par des tirs d'arme à feu, le président de la République demande que des têtes tombent pour laver l'affront. À la « pacification » policière succède une longue phase de répression judiciaire.

Trois séries de procès ont eu lieu, apportant chacun leur lot de condamnations. Depuis février 2008, Abderrahmane et Adama Kamara sont incarcérés. Condamnés sans preuve et essentiellement sur la base de témoignages anonymes rémunérés, en 2010, puis en appel en 2011, à des peines de 15 et 12 ans de prison, les frères Kamara ont fait les frais d’un procès pour l’exemple.

À l’inverse, les rares procès où des flics ou des matons sont mis en cause pour violences, ou même homicides, aboutissent à des non-lieux, des acquittements ou des peines dérisoires. Depuis bientôt 6 ans, après une série de non-lieu et de renvois, le flic responsable de la mort de Lakhamy et Moushin a eu droit à un procès mené par un juge complice complice et un procureur complaisant qui a demandé sa relaxe.

Les familles des victimes attendent toujours que Vérité et Justice soient faites. Parce que d’Amiens à Marseille, les crimes policiers, les révoltes et la répression se répètent, parce que les violences policières et la prison touchent au quotidien les quartiers partout en France, les initiatives de solidarité doivent se multiplier. Avec cette compilation, des rappeurs de toute la France se mobilisent pour lutter contre les crimes racistes et sécuritaires.

Les bénéfices de la compilation seront intégralement reversés aux prisonniers.

Liberté pour les frères Kamara !

En août 2013 est sortie la compilation "Liberté pour les prisonniers de Villiers​-​le​-​Bel" réunissant plusieurs groupes dont les bénéfices seront reversés aux familles des prisonniers.

Au programme de la soirée, il y avait Ancrages de Rennes. C'est du rap littéraire et poétique, sans punchline à chaque couplet. Il est parfois difficile de saisir le sens des paroles à la première écoute, il faut faire travailler les méninges. C'est bien fait, les instrus électros sont mélancoliques et bien trouvés. Le groupe a sorti un livre-album "Leur laisser la France" en 2012.



Site web Ancrages

Première ligne est le nouveau groupe du rapeur du 93 Skalpel. Mais ce soir-là il manquait E.One qui n'avait pas pu faire le déplacement. Toujours présent auprès de Skalpel, Ankie DJ et fondateur du site BBoyKonsian. Le rap est ici plus rentre-dedans qu'Ancrages avec de nombreuses références politiques. Après avoir dû rejouer le titre "le rap, la soul la vie" à cause d'un problème technique, Skalpel a invité sur scène ceux qui voulaient venir faire un freestyle, dont les chanteurs d'Ancrages. Pour la setlist, des titres du dernier livre-album de Skalpel, "A couteau tirer"sorti en novembre 2013 et quelques morceaux qui seront présents sur le prochain album de Première ligne. Pas trop d'egotrip (à par Skal-p) qui ont le dont de m'ennuyer, donc un bon set engagé.



Site web Première ligne

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