L'étranger d'Albert Camus (Jugement absurde, 1942)

l-etranger-albert-camus.jpgL'étranger fait partie de ces chefs-d'œuvre de la littérature française qu'il fallait un jour que j'y jette un œil. Dont acte.

Le personnage principal Meursault vient de perdre sa mère. Il ne montre aucune émotion lors son l'enterrement et va continuer dès le lendemain à mener une vie normale. À une époque, où le regard  des autres et le paraître sont capital, son comportement va jouer en sa défaveur lorsqu'il se retrouvera un jour devant la justice.

Camus raconte l'histoire d'un personnage qui ne respecte pas les conventions, les attitudes à avoir dans des contextes donnés. Dans une société où la pudeur était de rigueur (aujourd'hui ce n'est plus vraiment le cas puisqu'on étale sa vie sur les réseaux sociaux, les plateaux télé et on filme 24h sur 24h des consanguins dans des émissions de télé-réalité), son début de liaison avec Marie son ancienne collègue de travail dès le lendemain de l'enterrement de sa mère va à l'encontre des mœurs religieuses et ce comportement fait de lui quelqu'un de mauvais, un ennemi, un étranger.

Cette première partie du récit manquait de rythme jusqu'à ce que tout se recoupe lors du procès kafkaïen dont Meursault est victime. Une parodie de justice qui va juger l'homme et non ses actes. Un homme qui sera jugé pour avoir un mode de pensée différent de la morale et religieuse de la société représentée par son bras droit la "justice".

Résumé complet :


Partie 1 :

Aujourd'hui, maman est morte.

Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier.

Meursault vit à Alger au temps de l'Algérie française. Ça, mère vient de mourir et il doit se rendre à deux heures d'autobus d'Alger. Il avait inscrit sa mère à l'hospice de Marengo, car il ne pouvait plus s'occuper d'elle. À cette époque, il était peu commun de laisser un proche dans ce genre d'institution et n'était donc pas toujours très bien compris. Pourtant le directeur de l'hospice à indiquer à Meursault que sa mère avait bien vécut dans son établissement.

Après avoir refusé de voir le corps de sa mère, Meursault s'est rendu à la veillé funèbre, rejoint par des résidents que côtoyaient sa mère. Le lendemain matin, après avoir rempli de la paperasse administrative, il rejoint avec le cortège funèbre vers le bourg du village à 45 minutes de marches sous un soleil de plomb. Le courageux Perez, le compagnon ont suivi le cortège jusqu'à l'évanouissement...

Meursault ne ressent aucune émotion durant l'enterrement et repart peu après en autobus vers Alger.
Le lendemain, il rencontre au port Marie, une ancienne collègue. Ils passent ce samedi après-midi à se baigner puis vont ensemble au cinéma voir un film de Fernandel et passent la nuit ensemble chez Meursault.

Le lundi soir suivant en rentrant chez lui Meursault croise comme chaque soir depuis 8 ans le vieux Salamano qui peste contre son chien qu'il promène. Ce soir-là un autre de ses voisins, Raymond, l'invite à manger chez lui. Raymond explique à Meursault qu'il s'est battu avec le frère d'une femme, femme qu'il entretient et qu'il a frappée, car il la soupçonnait de le tromper.

Meursault aide Raymond dans la rédaction d'une lettre pour faire revenir cette femme vers lui. De ce geste naîtra une amitié entre les deux hommes.

Le week-end suivant Meursault continue de voir Marie, mais lui avoue ne pas être amoureux. Ce même dimanche, ils entendent une altercation chez Raymond. Un agent contacté par un voisin intervient. Raymond devra se rendre au commissariat, car la fille avec qui il a eu la dispute l'accuse d'être un maquereau.

Plus tard dans la journée Raymond vient voir Meursault pour lui demander de témoigner en sa faveur. Pendant se temps le vieux Salamano désœuvré a perdu son chien.

Le dimanche suivant Raymond invite Marie et Meursault chez un de ses amis au bord de la mer. Le jour venu, en descendant de leur immeuble, Raymond désigne un groupe d'arabes dont l'un d'entre eux est le frère de la femme qu'il avait frappée une semaine plus tôt.

Après avoir pris l'autobus, ils se retrouvent donc chez Masson et sa femme. Après avoir déjeuné, les deux femmes restent faire la vaisselle  tandis que les trois hommes marchent le long de la plage où ils aperçoivent deux Arabes, dont celui qu'il a désigné quelques heures auparavant. Une bagarre s'en suis. Raymond, blessé au couteau, est emmené par Masson à l'hôpital. À son retour, Raymond retourne sur la plage accompagné de Meursault. Les deux Arabes sont toujours là. Par sécurité, Meursault récupère le pistolet de Raymond. Les Arabes esquivent la confrontation.

La chaleur oblige Meursault à revenir sur la plage pour se diriger vers un coin ombragé, mais l'Arabe de Raymond est là. Tout se passe alors très vite. Ce dernier dégaine son couteau. Meursault le met en joue. La sueur aveugle Meursault qui dans un moment d'agacement tire quatre fois.

Partie 2 :

Cette deuxième partie est consacrée au procès de Meursault. Une instruction de onze mois où Meursault a été exclu des discussions avec le juge qui se sont faites par le biais de son avocat.

Durant son incarcération, il n'aura qu'une visite de Marie, car ils ne sont pas mariés, puis une seule lettre de sa part. Épris de liberté aux premiers jours Meursault s'est adapté à la prison avec l'habitude .

Beaucoup de monde est venu assister à son procès aux assises. L'interrogatoire s'est focalisé sur le peu d'émotion, de tristesse que Meursault a montré durant l'enterrement de sa mère. Le procureur "accuse cet homme d'avoir enterré sa mère avec un cœur de criminel". Le jour du meurtre est peu abordé. Puis la sentence tombe : "la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français".

Meursault refuse de voir l'aumônier, mais celui-ci insiste et vient lui rendre visite. Ce dernier essaie de faire en sorte que Meursault se repentît. Quand le religieux lui confie qu'il va prier pour lui, Meursault se met à l'insulter. C'est la première fois qu'il éprouvera un quelconque sentiment du livre.

"Devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine".

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