La France a un déficit public de 140 milliards d'euros. Le
gouvernement s'engage dans des réformes antisociales pour tenter de combler la
dette : privatisation, allongement de durée de cotisation des
retraites, coupe budgétaire dans les services publics en supprimant
des postes dans l'éducation nationale, la santé, etc.
Pourtant, il faut savoir que cet argent existe : "depuis 40 ans, la
quantité de richesses produites annuellement a doublé. Même dans l'hypothèse où
la croissance serait seulement de 1% en moyenne annuelle sur les 40 prochaines
années, le PIB passerait de 2000 milliards d'euros en 2010 à 3000 milliards en
2050. Ces 1000 milliards de richesses supplémentaires donneront des marges de
manoeuvre importantes pour le financement de la protection sociale." (Source).
Une politique pour riches
Après un été politique mouvementé avec l'affaire Woerth révélant au grand
jour le flirt entre certains industriels, journalistes et politiques et la
ségrégation des Roms, la réforme des retraites va faire son
grand retour et la journée du 7 septembre est attendu avec espoir par
certains et j'espère avec un peu d'anxiété pour d'autres. L'allongement des
retraites témoigne une fois de plus de l'unilatéralité des mesures
gouvernementales. Comme toujours dans les mesures libérales, ce sont les
salariés qui doivent faire un effort alors que les actionnaires récupèrent
toujours plus d'argent : les bénéfices qui leur sont versés
sont passés de 3,2% du PIB en 1982 à 8,5% en 2007 selon l'INSEE.
Dans sa politique menée depuis qu'il est au pouvoir, les réformes du
gouvernement n'ont profité qu'aux élites sans avoir le résultat qu'il nous avait
promis. Par exemple, le bouclier fiscal qui aurait dû mettre un terme à
l'exil fiscal n'a servi à rien puisque les
redevables à l'Impot sur la Fortune quittent le navire France.
Je rappel que se bouclier Fiscal plafonne jusqu'à 50% le taux d'imposition
global des contribuables. Cette mesure profite principalement aux
grandes richesses. Pour l'essentiel, les revenues considérées dans le
bouclier proviennent : "des dividendes, plus-values et autres revenus
du capital, qu'il soit mobilier (portefeuilles d'actions, parts de fonds communs
de placement) ou immobilier (terres et immeubles). Il s'agit donc du produit
du travail des autres." (Source).
« Le gouvernement moderne n'est
qu'un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout
entière » écrivaient K. Marx et F. Engels dans leur « Manifeste
du parti communiste » et c'était en 1848.
La politique du double discours
On assiste aussi à des réformes de dupes. Des milliards d'euros ont été
offerts aux banques pour les "sauver" et maintenant c'est aux citoyens de
trinquer, alors que ces mêmes banques se sont refait une santé très rapidement. Le gouvernement
français nous prépare au plan d'austérité que connait la Grèce aujourd'hui,
en commençant par le "problème" des retraites. Nos ministres nous emmènent vers
un plan similaire, mais plus en douceur. La faillite de la France viendra
bientôt si les règles du jeu restent inchangées. Nos
dirigeants préparent donc le terrain jusqu'à débattre des mots
qualifiant les réformes actuelles ! Au lieu d'utiliser le terme
rigueur, jugée trop négatifs, on nous parle de "rilance" un néologisme
combinant rigueur et relance. Ils doivent faire profil bas après le début
de présidence "bling bling" de notre cher Président et essayer d'enfoncer le
suppositoire au français très délicatement. Ce jeu sémantique me fait
penser aux bonbons les "têtes brulées". L'enrobage est doux et sucré, le coeur
est amer.
Je comprends les mesures gouvernementales qui ont pour vocation de stabiliser
le patrimoine des plus riche. En revanche, J'ai quelques difficultés à
comprendre les actions du gouvernement. Celui-ci diminue les charges patronales
pour que les entreprises créent de l'emploi, permettant ainsi l'embauche et donc
l'augmentation de la croissance, facteur crucial dans une économie capitaliste.
À côté, le gouvernement supprime des postes dans la fonction publique. Pourtant,
le fonctionnaire consommera plus que le chômeur qui survit avec son allocation.
Non seulement le gouvernement détériore le service public, mais il ne
favorise pas l'économie. Dans cette histoire, seule la classe
patronale en tire un bénéfice sur les plus modestes. Un bel
exemple de double pensé comme l'écrivait Orwell dans 1984.
Nous prenons la même tangente que la Grèce, c'est certain. Notre "dette"
augmente depuis des années. Mais outre la question de recherche de fonds pour
effacer cette dette (pourquoi pas en prenant dans le
faramineux budget de la Défense (32,15 Milliards en 2010) des questions peuvent se poser telles : un
pays peut-il arrêter de payer sa dette ? Et surtout un pays peut-il faire faillite ?
Le gouvernement actuel nous mène dans une impasse sociale où les conditions
de vie pour les plus démunis vont être encore plus difficiles. Le
système "marche ou crève" (le libéralisme) va s'accentuer. Pour illustrer
ce que vit le peuple français, Philippe Sollers utilise la parabole de la
grenouille : "Si vous jetez une grenouille dans une casserole d?eau
bouillante, la grenouille va sauter et renverser l?eau bouillante... Vous serez
éclaboussés et atrocement brûlés. En revanche, si vous mettez la grenouille dans
un bain-marie que vous chauffez peu à peu, à très petit feu, le moment où la
grenouille sentira qu?il fait chaud, trop chaud, elle voudra sauter, mais n?en
aura plus la force. C?est exactement ce qui s?applique désormais au peuple
français."