L’action de ce thriller se passe comme son nom l’indique à Bethléem. Ce lieu est important pour la religion catholique, puisque c’est dans cette ville au sud de Jérusalem qu’une vierge à donnée naissance à un enfant il y a plus de 2000 ans. Aujourd’hui Bethléem fait partie des territoires occupés palestiniens.
Le récit évoque l’histoire de Sanfur, petit frère d’un membre important du groupe armé des Brigades d’Al-Aqsa. Il a été approché par Razi, un agent des services secrets israéliens. Sanfur va jouer à un jeu trouble à la fois en parlant à Razi tout en continuant à aider son frère.
Un film évoquant la situation en Israël et en Palestine n’est pas évidant tant il est difficile de ne pas prendre parti. C’est ce qu’a voulu tenter Yuval Adler en mettant en exergue différents protagonistes qui contrôlent les territoires palestiniens avec une certaine pertinence. L’autorité palestinienne, l’organe qui dirige officiellement la Cisjordanie, n’est qu’un prête nom afin de répondre aux desiderata d’Israël qui contrôle dans les faits tous les pans de l’économie palestinienne. En revanche cette « autorité » palestinienne est en charge des secteurs non rentable économiquement, notamment les services publics (éducation, santé, etc.). Elle s’occupe aussi de la sécurité. Israël lui laisse faire le sale boulot, mais intervient si ça ne suffit pas.
Bref l’Autorité palestinienne joue à double jeu en essayant de se montrer capable d’administrer tout une région, jonglant entre les désirs de la population palestinienne et les décisions de l’État d’Israël. Dans un langage peu châtié on dirait qu’elle a le cul entre deux chaises. Cette institution est incarnée par le personnage Abu Ibrahim qui tente de calmer le jeu avec les milices rebelles pour ne pas fâcher Israël.
Ces milices sont incarnées dans le film par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa
groupe armé proche du Fatah, parti politique palestinien. Ses membres sont présentés dans le film comme des hommes brutaux, sanguins, violents. Leur ennemi est le gouvernement israélien incarné principalement par l’agent Razi, un homme plein de sentiments et de remords et très attentionné sur le sort du jeune arabe Sanfur.
Le réalisateur dit avoir voulu réaliser un film neutre. Des Palestiniens dépeins comme des brutes sanguinaires et un agent israélien « humaniste », en effet on n’est pas du tout dans la caricature. Je vais être mauvaise langue en ajoutant qu’il a oublié d’évoquer les checkpoints qui font partie prégnante de la vie des Palestiniens, des interventions musclées et régulière de Tsahal (l’armée israélienne), des implantations de nouvelles colonies et la provocation des colons toujours soutenu par Israël.
Un choix narratif clairement orienté un peu nauséeux, mais on en a l’habitude quand au sujet du problème israélien.
Voir la bande annonce :