Ce film dénonce les rapports de force et la corruption dans la société chinoise en reprenant les histoires de quatre individus évoquées sur Weibo, le Facebook de l'empire du Milieu. Zhang-ke Jia a réalisé un portrait de la Chine contemporaine qui a abandonné le socialisme planificateur pour un néolibéralisme des plus sauvage. Répartie dans autant de provinces, les quatre personnages ont leur histoire singulière :
Dahai, habitant le Shanxi (nord-est), critique les autorités locales pour leur corruption. Alors que leur mine a été privatisée, il dénonce le nouveau train de vie de son nouveau dirigeant (berline allemande, jet privé, etc.) tandis que les travailleurs n'ont pas vu d'amélioration dans leurs conditions de travail.
Zhou San s'ennuie à Chongqing dans le Sichuan (sud-ouest). Il a pour habitude de laisser sa femme et son fils pour aller faire des braquages avec son arme à feu aux quatre coins de la Chine.
Xiao Yu, hôtesse d'accueil d'un établissement de massage du Hubei (est) est harcelée par sa clientèle riche.
Xiaohui immigre à Guangdong, une zone économique spéciale, sur le littoral du sud-est où il va passer d'un job à l'autre.
Tous sont des victimes de la transformation rapide de leur pays du fait de l'ouverture aux marchés. Cette montée en puissance économique de la Chine, en passe de devenir la première au monde devant les États-Unis, ne s'est pas fait de manière égale. Les régions continentales sont délaissées au profit du littoral, l’écart entre riches et pauvres se creuse engendrant un sentiment de frustration et donc de violence.
Avec une mise en scène très travaillée, on passe de la consternation à la délectation des scènes de vengeances par ses anti-héros poussés à bout.
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