Nelson et Motueka

Après nous être assurés d'avoir été payés, nous partons le vendredi matin avec la voiture de Matthias. De son côté, David, un français rencontré au Cherry House nous rejoindra plus tard avec son vélo.

Avant de quitter la ville, j'ai acheté une tente. Sur la route, nous avons fait un long arrêt à Cable Bay, un endroit isolé près de Nelson avec ses collines qui longent le bord de mer.



Le soir nous nous sommes arrêtés à une aire de repos au bord de la route. Nous apercevions au loin le port de Nelson. Je plante ma tente à côté du panneau indiquant "camping interdit". Il n'y a pas très longtemps, on pouvait camper presque n'importe en Nouvelle-Zélande. Mais un peu avant la coupe du monde de rugby, les autorités interdisent aux campeurs de se poser dans de nombreux endroits.

Dans la soirée, nous avons assisté à l'un des plus beaux couchers de soleil que j'ai pu voir. Le ciel était rouge rendant l'atmosphère apocalyptique, pourtant la fin du monde était prévue seulement quinze jours plus tard...



Le lendemain nous avons été au Maitai Valley Motor Camp à 6 km du centre-ville de Nelson. Là-bas, j'ai fait la découverte des sandflys, une sorte de petite mouche qui pique comme des moustiques. On en trouve en abondance dans le nord-ouest de l'ile du sud, principalement à proximité des points d'eau.

Juste à côté du camping, il y avait Dun Mountain Trail qui nous a fait traverser des forêts de fougères, des champs de moutons. Nous étions accompagnés d'Ulrich, un autre allemand rencontré au camping. Au début du chemin un pipeline gâchait un peu le côté sauvage, mais ça ne dure pas très longtemps, jusqu'à un lac artificiel. À la fin du track, nous pouvions explorer une grotte. Au retour, nous avons fait une petite baignade dans l'eau fraîche de la rivière. Avec la chaleur, c'était bien venu.

Le jour suivant, nous nous sommes rendus à Motueka en espérant trouver du travail. Le jour même, après être passés au Happy Apple Backpacker (où nous séjournerons), nous avons eu des adresses.

Nous avons été embauchés dès le lendemain pour faire de l’éclaircissage de pommiers, c'est-à-dire, enlevé le surplus de pomme dans les arbres... Dès notre première rencontre, Shane le patron a eu un temps d'arrêt lorsque David lui a dit que nous étions français. Ce comportement nous a semblé étrange et nos soupçons se confirmeront le jour suivant. Il s'est acharné sur nous deux (davantage envers David), mais les autres travailleurs n'ont pas été épargnés par son caractère exécrable. C'est la raison pour laquelle Matthias partira au bout de deux jours.

Shane a une méthode de motivation digne d'un militaire : il compte sur la pression pour nous rendre plus rapides. Ses excès de colères sont malheureusement incompatibles avec son accent très prononcé que j'ai beaucoup de mal à comprendre. Effet nul donc, si ce n'est de rendre l'ambiance de travail détestable.

David sera le premier à s'accrocher avec Shane après que ce dernier lui ait avoué sa haine et son manque de confiance. Shane lancera aussi qu'il n'est pas un kiwi (surnom donné aux Néo-Zélandais), mais un Néo-Zélandais européen, montrant ainsi sa différence avec les Maoris et donc une certaine forme de racisme.

Après que David ait été renvoyé quelques jours plus tard, c'est à mon tour d'avoir des discussions vives avec Shane. Il me dira qu'il n'a rien contre les Français, mais que nous étions en dessous des standards qu'il se fixe. Je dois bien l'avouer, j'ai ralenti la cadence au fil des jours, son comportement ne me motivant pas à faire du zèle. Lors de la dernière journée, il va perdre son temps à traverser tout un champ juste pour me traiter de "pauvre travailleur".

Je dois avouer qu'il y a eu une chose que nous avons eue en commun, la joie réciproque de se dire au revoir le dernier jour avant la trêve estivale.
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