Après Rotorua, cap à l'est en direction de Napier, toujours en auto-stop, pour rejoindre un covoiturage à Taupo. En cette matinée, l'odeur d’œufs pourris après le p'tit dej' ça ne passe pas super.
La première personne à s'être arrêté était un maori qui a bourlingué avec son sac à dos en Europe dans les années 1990. Il venait de finir sa journée de travail à la ferme et rentrait chez lui en prenant son petit déjeuner, une canette de bourbon-coca. Il était 10h... La seconde personne était un ancien informaticien reconverti en "archéologue biblique". Il se rendait à Taupo pour une conférence dans une église. Je n'ai pas trop voulu lui exprimer mon point de vue sur la religion, ne voulant pas rester sur le bord de la route, mais la discussion aurait pu être intéressante.
À Taupo je rejoins James pour le covoiturage. Il a séjourné en Suisse, à Neuchâtel en tant qu'apprenti fromager. Il m'explique que la Nouvelle-Zélande essaie de rattrapé son retard sur certains produits comme le fromage où le vin grâce à l'installation d'Européens qui viennent apporter leur expérience. Ne doutons pas que dans quelques années ces produits pourront rivaliser avec les nôtres malgré ce que pensent certains conservateurs...
Autre sujet abordé, la création géologique de la Nouvelle-Zélande. Cet archipel s'est détaché il y a 60 millions d'années de l'Australie à une époque où les mammifères n'existaient pas encore. Avant l'installation des premiers Maoris, il n'y avait donc que des insectes, des poissons et des volatiles d'où la présence d'espèces tel que le kiwi. Cet oiseau n'aurait jamais pu survivre avec la présence de prédateurs. L'isolement du pays lui a permis de conserver un environnement quasi préhistorique. James m'apprend qu'il existait un oiseau, une sorte d'autruche en plus grand qui a disparu depuis. Il me dit que ce sont les Maoris qui en sont la cause, mais j'ai appris par la suite qu'il en existait encore lors de l'arrivée des Européens...
Alors, mon séjour à Napier va être rapide. Arrivé le samedi midi au Stables Lodge Backpacker, je retrouve Mélodie et Damien rencontrés à Auckland. Au programme de la journée, visite de la zone commerciale et glandage sur la plage où des adolescentes maories tapent l'incruste afin de tenter nous soutirer des cigarettes. Peine perdue...
Napier est situé à l'est de l'ile du nord dans la Hawke bay, l'une des deux régions viticole les plus importantes du pays. En 1931, un tremblement de terre a détruit la ville. La reconstruction s'est faite dans un style Art déco. Aujourd'hui, cet héritage est préservé et est une des attractions de Napier. Sans vouloir faire le rabat-joie, la structure de la ville reste la même que les autres, c'est-à-dire des rues bien quadrillées. L'ensemble des bâtiments vintage ne sont pas homogène puisque disséminé un peut partout. Bref, ça ne m'a pas fait un effet fou, même si la ville est agréable (ce qui n'est pas souvent le cas en Nouvelle-Zélande).
Le lendemain, la french touch se dirige au Te Mata Peak à 399 m de hauteur avec une superbe vue sur la Hawke Bay et des collines... vertes.
Je n'avais pas trop le temps de traîner, puisque j'avais prévu de dormir à Taupo le soir même. Le timing a été parfait. Je commence à faire du stop à l'entrée de la ville vers 18h. Six minutes plus tard, une voiture s'arrête. J'arrive à Taupo vers 19 h 30, me laissant le temps de déposer mes sacs au Rainbow Lodge et de profiter du coucher de soleil. D'habitude, il faut près de 2h de route !!! Mon conducteur était souvent proche des 130 km/h alors que la plupart du temps la vitesse était limitée à 100. La route, montagneuse, avec la lumière du soleil qui s'amenuisait, était superbe. J'en ais pris plein les yeux, une des plus belle de Nouvelle-Zélande.
Pour revenir une dernière fois sur la Hawke bay, je regrette de ne pas avoir fait le Cape Kidnappers avec sa colonie d'oiseau et ses falaises, ça avait l'air sympa.