Strawberry bandits

Le travail de vendeur de fraises m'a permis de me déplacer dans des villes plus ou moins éloignées d'Auckland. Travailler est important si on reste un peu à Auckland le coût de la vie étant élevé.

J'ai pour indice de prix le coût du donuts au Dunkin' Donuts. Aux États-Unis et au Canada, il est à un dollar l'unité (la valeur de la monnaie est similaire dans ces deux pays). En Irlande, il passe à 1,20 euro et en Nouvelle-Zélande à 2,30 NZD (la monnaie est plus faible, mais le prix reste supérieur). De plus, comme dans les pays anglo-saxons cités ici, les magasins n'ont pas de fournis en nourriture abordable, à moins d'y mettre le prix. Son isolement oblige la Nouvelle-Zélande à importer de nombreux produits, ce qui a une incidence sur les prix.

Donc, le travail devient rapidement une nécessité et quand on m'a proposé de vendre des fraises, je n'ai pas hésité, d'autant qu'il m'a permis de voir du pays. Ce travail consistait à déambuler dans les rues en allant dans chaque magasin et à demander aux passants s'ils voulaient des fraises. Il avait l'avantage de me faire pratiquer l'anglais et de discuter un peu avec de vrais Néo-Zélandais.

La première destination a été Taranga, une ville balnéaire située à trois heures de route au sud-est d'Auckland. La ville en elle-même n'est pas très jolie, en revanche le bord de mer était splendide. Sur la route qui la reliait à Auckland, j'ai enfin pu observer un peu de la "vraie" Nouvelle-Zélande : un paysage verdoyant parsemé de collines. On pourrait se croire en Irlande si la végétation n'avait pas été différente. Je me souviens d'avoir vu un cimetière atypique : il était en flanc de colline, visible du bord de la route.

Le second lieu de vente était Hamilton, la quatrième plus grande ville du pays. Je suis surtout allé dans la zone commerciale, mais le peu que j'ai vu du centre-ville ne m'a pas laissé une grande impression. D'ailleurs, le reproche que l'on pourra faire aux villes néo-zélandaises en général c'est qu'elles se ressemblent beaucoup. Plus amusant, dans certains patelins que j'ai traversés le temps semble s'être figé à l'époque des pionniers, avec des maisons plus modernes, mais ayant gardé la même allure.

Ma troisième journée m'a amené à quatre heures de route au nord d'Auckland, à Kaikoe. C'est une toute petite ville où la population maorie est plus représentée. À Auckland, on peut les voir faire la manche ou les boulots les plus pénibles, me rappelant les Amérindiens à Montréal. Kaikoe contraste aves Hamilton et Taranga. La population a tendance à trouver le prix des fraises trop élevé confirmant un niveau de vie inférieur. Il en sera de même pour Moerewa qui a la particularité d'avoir sur sa rue principale une voie de chemin de fer.

C'est donc une tout autre image de la clinquante Auckland et des villes touristiques qui m'a été donnée de voir grâce à la vente de fraise. Un mode de vie plus modeste, différent des brochures touristiques.

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