Après Hué, nous prenons le train en direction de Ðà Nẵng, 3e ville du pays en plein boom économique. Là-bas, nous choisissons de prendre le bus public pour nous rendre dans la petite ville de Hội An. Dans les bus au Vietnam, on retrouve le chauffeur bien sûr et une autre personne chargée des tickets. Mais dans celui-ci, il y avait un troisième larron qui aidait les personnes à monter et descendre, car à ma grande stupéfaction, le véhicule ne s'arrête pas toujours aux arrêts, excepté pour les personnes chargées où âgées.
Dans les bus vietnamiens, tout comme dans les trains, il est possible d'y déposer un paquet à un arrêt et qu'à un autre quelqu'un vienne le récupérer. Ce n'est pas en France avec son règlement tatillon que l'on peut faire ça. Les populations des pays qui ne possèdent pas de structures ou de réseaux suffisamment développés s'adaptent avec ce genre de "système débrouille".
Hội An fut durant plusieurs siècles une étape des marchands d'Europe et d'Asie. Aujourd'hui c'est un petit port de pêche classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. En effet, Hội An à la particularité d'avoir conservé de nombreux bâtiments ayant une architecture en bois du XVIIe au XIXe siècle. On y retrouve des influences vietnamiennes, chinoises et japonaises. Plus de 840 constructions comportent un intérêt historique dont des maisons en bois, des pagodes (lieu dédié aux bouddhas), des ponts... Cependant, seulement 18 sont accessibles au public. Il faut payer 90 000 dôngs pour avoir accès à cinq entrées.
Le cadre de la ville est agréable. Malgré les touristes, elle a l'avantage de ne pas avoir trop de circulation dans les rues historiques (et même à certaines heures de certains jours, elles sont fermées à la circulation). Nous avons visité des maisons anciennes où vivent encore les familles qui nous racontent brièvement leur conception et leur histoire avant d'essayer de nous faire acheter quelques babioles... Il y a de nombreuses pagodes à visiter, certaines sont même accessibles librement.
À l'ouest de la vieille ville se trouve un pont en bois construit par les Japonais au 16e siècle pour relier les quartiers chinois et japonais (la ville a connu une forte immigration provenant de l'archipel nippon).
Outre la visite des vieilles pierres, ou devrais-je dire des vieilles écorces (oh oh oh), Hội An est réputée pour la réalisation de vêtement sur mesure. C'est très simple, on choisit les différents types de tissus / couleurs que l'on désire, les vendeuses prennent les mesures et en fin de journée, il est près.
Un brin naïf, j'avais imaginé que l'atelier était à l'étage des magasins et que les couturières travaillaient dans de meilleures conditions qu'à l'usine. Bien sûr, j'avais remarqué que la plupart des magasins proposaient les mêmes tissus, cuire, colorations, formes... Il s'avère en faite que la conception se fait ailleurs, sans doute dans un atelier à proximité où toutes les échoppes passent commandes... Non ce n'est pas du tourisme solidaire, par contre je ne pense pas avoir besoin de préciser que les prix défis toutes concurrence....
On pourra regretter l'afflux de touristes (et encore nous n'étions pas en pleine saison), les démarcheurs incessants qui répètent inlassablement la même chose. Toutefois la ville revêt d'un caractère unique et agréable.