Ma première destination m'amènera en dessous du 17e parallèle, celui qui délimitait le Vietnam du Nord et du Sud, en direction de la Ville de Hué. C'est par train de nuit que se fera le voyage pour gagner du temps. Malgré quelques arrêts brutaux, il était assez confortable. À notre arrivée, un type vient nous voir pour qu'on choisisse son hôtel. Après vérification dans le guide du routard, on accepte, d'autant qu'il a une navette gratuite pour nous y conduire.
Après avoir profité d'une boulangerie française lors du petit dej', on évite de traîner, car le programme de la journée est chargé. La ville de Hué, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, comporte en son sein la seule cité impériale existante encore au Vietnam. Construite de 1804 à 1833 sous l'ère Gia Long le fondateur de la dynastie des Nguyễn, elle s'inspire de l'architecture de la cité interdite de Pékin. Les maisons et les jardins qui s'y trouvent dégagent un sentiment de quiétude propre aux édifices asiatiques traditionnels. Aujourd'hui, 60 000 personnes y vivent. Une partie de la citadelle est en ruine, mais des rénovations sont en cours.
La cité impériale s'étend sur un périmètre de 10 km. Il est donc préférable de louer une moto (90 000 dôngs la journée, soit environ 3 euros) d'autant que c'est le moyen le plus simple pour se rendre au mausolée impérial (construit entre 1864 et 1867) de Tu Duc (1847-1883, 4e empereur de la dynastie Nguyễn) situé à quelques kilomètres de Hué. Cet empereur s'en servait de lieu de villégiature et s'y retirait lors des troubles politiques. C'est sous son règne que le Vietnam a abandonné sa souveraineté au profit des colons français. Le site comprend cinquante monuments et est plutôt sympa à visiter.
Lors du retour, je vais conduire pour la première fois au Vietnam. Ce n'était pas bien compliqué puisque la route était bien aménagée. C'est surtout en arrivant dans Hué, de nuit, que ça se corse. Je cède alors ma place...
Le soir, c'est le début de la Fête de la mi-automne (Têt Trung thu). Elle a lieu le 15e jour du 8e mois lunaire cette année le 30 septembre). Elle existe dans les pays rizicoles d'Asie. Au Vietnam elle est aussi appelée Fête des enfants, les parents dédiaient cette journée à leurs enfants avec qui ils ne passaient pas beaucoup de temps. Cette tradition perdure : confection de masques, de gâteau de lune (à base durian, de banane, de noix de coco ou d’autres fruits exotiques, l'une des rare recettes sucrées vietnamienne) et la danse de la licorne.
Le soir, un conducteur de moto, qui nous a bien aidés à trouver notre chemin, est décidé à nous faire découvrir la ville avec un de ses collègues. Ils nous amène dans un quartier où l'on prend une bière dans un café-trottoir. Autour de nous, des locaux regardent la télé. Ensuite, nous nous rendons dans un karaoké (très populaire dans le pays). Malheureusement, c'est en semaine et les Vietnamiens étant des couche-tôt, on s'est retrouvé bien seul à écouter notre guide chanté sur de la musique viet ultra kitch. Fin de la journée.