L'Irlande a connu en ce début de mois de novembre une sorte d'été
indien (si si, c'est possible). Ce fut donc l'occasion d'aller
affronter la plus grande montagne du pays, le Carrauntoohill (1 038
mètres). Le départ s'est fait très tôt, l'idée était de profiter de la
vue au sommet avant que les cumulus ne viennent la gâcher. C'est donc
au lever du soleil que nous prîmes la route : les Kiki, le ch'ti et
moi-même. Nous traversâmes de mignonnettes localités (dont la
sympathique Macroom) avec des maisons de toutes les couleurs typiques à
l'Irlande, des lacs qui s'évaporaient, le tout accompagné d'un soleil
qui embellissait le paysage.
S ur place nous ne tardâmes pas et prîmes le chemin de la randonnée.
Il n'y avait aucun balisage, fort heureusement nous rencontrâmes
rapidement un randonneur de 51 ans qui venait de monter le
Kilimandjaro trois semaines plus tôt. Il nous fît prendre un "chemin"
dont nous n'aurions jamais eu l'idée, seuls, d'y poser un pied : des
partis de marche sur des crêtes, d'autres s'apparentant plutôt à de
l'escalade, bref mes chaussures non adaptées à la randonnée ont
souffert, tout comme le bonhomme qui les portait (la prochaine fois,
je me préparerais mieux avait d'aller faire une telle virée).
Avec la fatigue, la joie d'arriver en haut s'estompa un peu avec les
nuages qui avaient décidé d'être de la fête. Si bien qu'en haut, mis à
part une croix de trois mètres de haut en métal et un vent glacial,
nous ne vîmes que... du gris. Un peu déçu, puisque la perspective de
voir un superbe panorama s'envolait. Après nous être restauré, nous
descendîmes par un "chemin" différent de l'aller" : The Devil's Ladder
(l'échelle du diable).
En France, ce type de chemin n'aurait pas été balisé. En revanche, en
Irlande, même s'il n'y a pas de balisage, il est considéré comme
faisant partie d'un des "sentiers" de la montagne. Il s'agissait d'un
versant de la montagne parsemé de pierres, considéré comme praticable.
Quelle folie nous a pris ? Allons-nous nous en sortir ? Quelle
aventure passionnante et pleine de suspens !
Il faut à aussi mon faible équipement qui m'avait bien compliqué la
tâche. Cependant, le plus dangereux survint lorsqu’une bande
d'abrutis avait voulu faire les malins en descendant comme un troupeau
de boeufs, faisant dégringoler des pierres sur ceux en dessous d'eux,
c'est-à-dire les kikis, le ch'ti et moi-même. Je revois encore cette
pierre de la taille d'un dictionnaire, qui a commencé à dévaler la
pente et qui, fort heureusement, a pu être bloquée par une autre plus
grande. Après ce coup, nos amis trisomiques furent calmés. Pour donner
une idée de la difficulté de la voie empruntée, nous fîmes la rencontre
du cadavre d'un mouton.
Pour nous détendre après cette odyssée, nous nous arrêtâmes à
Killarney, une ville moyenne (16 931 habitants) et dont les rues sont
agréables à déambuler. Nous terminâmes la journée dans un pub
typiquement irlandais, dans lequel se trouvaient des Irlandaises
typiquement jolies (et désolées, private joke) puis dans un fish and
chips avec de gros burgers à manger pour récupérer les calories
perdues dans la journée.