La nouvelle a été diffusée sur Internet via les réseaux sociaux : «
À Rennes l’élaboratoire serait en cours d’expulsion par des CRS. Des manifestants convergent sur place pour s’y opposer ». Que se passe-t-il tout d’un coup ? La Mairie de Rennes et le collectif artistiques semblaient pourtant avoir trouvé un terrain d’entente.
En fait, l’expulsion ne concerne pas les locaux occupés par l’élaboratoire, mais un entrepôt annexe appartenant à la Sernam, une filiale de la SNCF. Ce lieu n’était pas utilisé depuis des mois, c’est pourquoi Arete 35, un nouveau collectif, a été créé à l’occasion et s’est approprié les lieux en décembre 2010. Plusieurs soirées ont eu lieu depuis. Peut-être que la rave party non autorisée qui a réuni en mai dernier entre 2000 et 3000 personnes a permis d’accélérer la procédure d’expulsion.
Le collectif avait pourtant reçu plusieurs avis d’expulsion depuis son installation, mais il n’a jamais eu la visite d’huissier, rendant inopérante la mise en demeure. Le dernier était daté du 1 juillet.
Dans la matinée de ce mardi, des squatteurs et des sympathisants ont tenté de bloquer l’avenue Chardonnet au niveau du Boulevard Villebois Mareuil, en mettent en place un barrage filtrant laissant passer les habitants et les travailleurs de la zone. En revanche, les véhicules de la ville de Rennes et de la SNCF étaient refoulés. Mauvaise pioche ! Les manifestants se sont retrouvés pris en étau entre le groupe de CRS qui filtrait les allers et venues du lieu à évacuer et l’autre groupe venu disperser les bloqueurs.
Dans la journée, l’entrée dans le squat était autorisée aux anciens locataires afin qu’ils puissent récupérer leurs affaires. Il ne pouvait venir qu’en voitures. Certaines étaient fouillées afin que personne n’emmène de matériel qui pourrait perturber l’évacuation. Les CRS prenaient un maximum de précaution : chaque voiture autorisée à entrer à la Sercam et chacune qui en sortait était suivi d’un fourgon qui faisait ainsi la navette.
La SNCF invoque dans un premier temps la sécurité. Les squatteurs se sont branchés sur un transformateur de 20 000 volts que la société a du couper pour éviter tout accident selon les propos Philippe Maymil, délégué régional de la SCNF, recueilli par le Mensuel de Rennes. Une excuse à chaque fois avancée lors de délogement. L’autre raison est un manque à gagner pour l’entreprise, puisque les lieux ne peuvent pas être loués avec la présence du collectif. Pourquoi a-t-il fallu attendre qu’ils soient occupés pour que la SNCF décide d’en faire quelque chose ?
En fin d’après-midi les anciens pensionnaires avaient quitté les lieux. Le soir, il restait encore quelques affaires définitivement abandonnées, témoins du passage du collectif. Que va devenir ce lieu aujourd’hui abandonné ? La SNCF va t-elle le louer rapidement comme elle semble le prétendre. Affaire à suivre.
Voir le reportage photo de l’expulsion par Jérémie Lusseau et sa vidéo :
Explications supplémentaire de la part du vice-président de l’Élaboratoire (vidéo alter1fo) :