Le 28 juin 2009, un coup d’État renverse le président du Vénézuéla Manuel Zelaya. Une répression sévit à l’encontre des partisans de Zélaya. L’Organisation des Nations unies (ONU), l’Union européenne, l’OEA (Organisation des États américains ), l’Alliance bolivarienne des peuples d’Amérique (ALBA), l’Union des nations sud-américaines (Unasur), le Système d’intégration centraméricain (SICA) et le Groupe de Rione condamnent cette prise de pouvoir par la force. Roberto Micheletti alors président du conseil prête serment pour le remplacer et veut juger Zelaya.
Ce coup d’État se justifie selon ses instigateurs du fait que Zelaya a voulu organiser un référendum afin de lui permettre de se faire réélire. Il a aussi voulu mettre en place une démocratie participative, consistant à donner plus de poids aux citoyens dans les décisions politiques. Mais ce référendum n’était qu’un prétexte. Zelaya s’était lancé dans des réformes pour lutter contre la pauvreté en augmentant le salaire minimum, en lançant le programme @prende qui introduit des ordinateurs en classe, en légiférant pour la protection des forêts… Des dépenses qui n’étaient pas destinées aux plus riches. Ce programme proche du socialisme et son rapprochement avec les pays membres de l’ALBA, regroupant les pays socialistes d’Amérique Latine, n’étaient pas du goût des caudillos et riches hommes d’affaires qui prospéraient depuis des décennies dans cet État alors que les conditions de la population ne s’amélioraient pas. « J’ai pensé faire les changements à l’intérieur du schéma néolibéral. Mais les riches ne cèdent pas un penny. Les riches ne veulent rien céder de leur argent. Ils veulent tout garder pour eux. Alors, logiquement, pour faire des changements il faut incorporer le peuple » dira Zelaya le jour du coup d’État, au quotidien espagnol El Pais.
Les médias français n’ont jamais condamné ce putsch illégal, mais plutôt le référendum qu’ils jugeaient « anticonstitutionnel », sans vraiment évoquer les nouvelles orientations politiques du Zelaya et le mécontentement qu’elle suscitait au sein de l’oligarchie hondurienne.
Ces derniers temps, la situation a évolué. Après plusieurs tentatives pour retourner dans son pays, Zelaya a été autorisé à y revenir le 28 mai dernier, après avoir signé avec le « président » actuel Porfirio Lobo, un accord de réconciliation nationale. Cet accord comporte quatre points : le retour des exilés et leur sécurité, la reconnaissance du parti politique FNRP (Front National de Résistance Populaire, parti de Zélaya), la mise en place d’une Assemblée nationale constituante et la suppression des structures mises en place lors du coup d’État et la punition des putschistes. Les deux premiers points sont déjà effectifs. En revanche, tout reste à faire pour ceux qui restent.
Le 1er juin, l’OEA a réintégré le Honduras en son sein. Ce geste a été jugé trop prématuré par certaines organisations (Conseil civique des organisations populaires et indigènes, FNRP ), car le gouvernement actuel n’a pas encore respecté tous ses engagements.
Photo : Retour de Zelaya au Honduras le 21 septembre 2009.