Pendant la traque de Ben Laden, les autorités
étasuniennes nous ont affirmé que l’ennemi public numéro un,
était retiré dans une grotte or il se trouvait dans un palace
« bunkerisé ». Pendant neuf ans, l’armée la plus puissante et
technicisée du monde n’a pas été capable de retrouver un seul homme.
Sa mort inopinée a causé la panique chez les médias français.
Qu’elles informations devaient-ils transmettre ? Une photo du cadavre
de Ben Laden a été diffusée sur les sites du Figaro et du Nouvel Obs
et diffusée sur I-Tele et BFM TV. En fait, cette image était un
trucage qui datait d’avril 2009. Une fois de plus le sensationalisme a
été privilégié au détriment de la vérification.
Mais la presse n’est pas la seule à avoir été balbutiante. Dans une
dépêche sur la mort de Ban Laden, le service de communication du
Président fait un amalgame entre justice et vengeance. On peut y lire « Pour ces victimes, justice est faite ». On peut y voir un désir de vengeance et non de justice comme le conçoit notre démocratie qui rejette la loi du Talion.
La mort de Ben Laden n’est que la fin d’une « bataille » au
contraire de ce que sous-entend ce communiqué. Elle ne résoudra pas
les problèmes de terrorisme. Les différents groupes que constitue Al
Quaida sont largement autonomes et peuvent continuer leur activité,
malgré la disparition du « cerveau » de l’organisation.
Maintenant que la personnification du mal sur Terre a disparu, qui va
la remplacer ? En 1948, Georges Orwell écrivait qu’il fallait que
les États soient en guerre permanente et donc avoir un ennemi
identifiable facilement pour souder le peuple. La réalité a dépassé la
fiction. Après le communisme et ses dirigeants, ce fut les
terroristes islamiques. Qui sera le nouveau Goldstein ?