L’avant-gardisme des jeunes communistes et EDF

ImprimerEn sortant d’un centre commercial, je vois deux jeunes frêles distributeurs de papiers. Pensant à de la publicité, je les esquive et je récupère mon vélo accroché un peu plus loin. C’est alors que je les entends se présenter aux passants en tant que jeunes communistes. « Incroyables ! Il y a encore des communistes en dessous de la cinquantaine ! » me dis-je. Je me sentais tel un défenseur des animaux apprenant la résurgence d’une race disparue.

Je suis allé vers eux récupérer leur propagande. Deux raisons à cela. Par curiosité intellectuelle afin de savoir ce que le « communisme français » avait à dire au XXIe et un peu par pitié. Rares étaient les passants à s’intéresser à ce qu’ils distribuaient. Les plus âgés croyaient sans doute avoir à faire à des fantômes d’une époque révolue et les plus jeunes étaient pressés d’aller acheter, puis consommer, un nouveau gadget.

Je me suis alors retrouvé avec dans mes mains le journal du Mouvement Jeunes Communistes « Avant-Garde » du mois d’avril- mai 2011. Avant de commencer à le feuilleter, je me suis demandé ce que j’allais trouver dans leurs textes. Les mensonges par omission des Jeunes Populaires (UMP) ou bien la naïveté des jeunes socialistes (PS) ? Réponse : un peu du second.

L’article intitulé « JAPON : profit et sécurité nucléaire » se termine ainsi : « Quelle leçon en tirer ? Les lois du marché et la sécurité nucléaire ne font pas bon ménage et les conséquences sont dramatiques. L’accès à l’énergie comme à un environnement sain sont des droits, ils doivent sortir des logiques de rentabilités. »

On ne peut qu’être d’accord avec ces propos à moins de travailler à EDF. Alors grand fut mon étonnement en voyant la dernière page pleinement consacrée à une publicité pour… EDF. C’est une entreprise privée qui laisse ses sous-traitants intérimaires supporter « plus de 80 % de la dose collective annuelle d’irradiation reçue dans le parc nucléaire français » et qui falsifie « des données sismiques pour économiser sur la sûreté ». Je comprends bien que le journal ait besoin d’annonceurs pour financer son impression, mais ceux-ci devraient être en accord avec la ligne éditoriale surtout quand il s’agit d’un journal militant…

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