2008
L'armée du crime était un groupe de résistants qui était actif sur Paris
pendant la Seconde Guerre mondiale. Son nom lui a été donné par l'armée
allemande et visait à décrédibiliser leurs actes de résistances. Ce groupe était
composé de communistes, juifs et d'étrangers.
Voici donc un énième film sur cette guerre. C'est sans doute le moment de
l'Histoire le plus adapté au cinéma. Qu'est-ce que ce film peut bien apporter de
nouveau ? D'abord, il rend hommage à des résistants. Bien qu'une adaptation ait
déjà eu lieu en 1976, intitulée "L'Affiche rouge", cette nouvelle transcription
permet de faire connaître l'histoire du clan Manouchian, nom du commissaire
militaire de ce réseau de résistants les Francs-tireurs et partisans -
Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI).
Outre ce nouvel hommage, ce long-métrage s'attaque à la collaboration de la
police française et le zèle de certains de ses fonctionnaires. Si la France n'a
jamais pu avoir un réseau de résistants plus important, c'est bien à cause de la
police française qui suppléait les Allemands et leur rendait bien des services.
Avec la Rafle sortie peu de temps après, c'est tout une partie sombre de
l'Histoire de France qui est rappelée.
Contrôle de la presse, message de propagande discréditant les actes de
résistances, filature et arrestations de résistants, participation très active à
la déportation, le bilan de la police française durant la guerre n'est guère
brillant.
À cinéma, il n'y a pas beaucoup d'oeuvre de fiction qui a traité de la
collaboration de l'État français. On peut citer "Papy fait de la résistance" de
Jean-Marie Poiré. Sorti en 1983, ce film critiquait les films sur la résistance
française qui évoquaient rarement les collaborateurs.
Chose étonnante, Jean-Pierre Daroussin joue ici un inspecteur français. Un
choix judicieux, puisqu'on s'attend à ce que l'acteur joue le rôle du brave type
dont il est coutumier. C'est grâce ses anciens rôles qui nous restent en tête
que son personnage de policier laisse planer une ambigüité sur ses
intentions...
Un bon film, qui risque cependant d'ennuyer les personnes qui ne sont pas
particulièrement intéressées par cette période de l'Histoire, car il y a une
sensation de déjà vu.