Le Wwoofing
Après une semaine à Dublin, je prends la direction de Cork pour ensuite me diriger vers Bantry puis Ballydehob dans le but de faire ce que l'on appelle du Wwoofing. Il s'agit d'une association qui s'est créée dans le but de promouvoir l'agriculture biologique. Un site Web a été créé afin de mettre en relation les fermes ayant besoin de mains-d'oeuvre. En échange de cette aide, la ferme nourrie et héberge. Pour avoir accès à la liste des fermes, il faut souscrire une somme de 20 euros par ans.
Pour moi, en Irlande, c'est bonne occasion de m'immerger dans la langue anglaise, de découvrir des endroits où nous n'irions pas en temps normal et tout cela à peu de frais.
Une arrivée chaotique
Les routes à l'approche des grandes villes sont correctes, mais plus on s'éloigne plus ça secoue. Les routes en campagnes sont très chaotiques.
Arrivé à Cork, je m'aperçois que les renseignements que l'on m'a donnés à Dublin ne sont pas bons : je vais devoir attendre toute l'après-midi à Cork. Ça aurait pu m'être profitable. J'aurais pu repérer les lieux avant d'y repasser plus longuement plus tard. Mais avec un sac de 13 kg, ce n'était pas possible. J'ai attendu plusieurs heures dans la station de bus pour avoir mon train pour Bantry.
Bantry est ville située au sud de l'Irlande, c'est la ville ou j'avais rendez-vous avec Thomas qui sera mon hôte pendant deux semaines. Quand mon bus arrive à destination, Thomas est déjà venu, mais ne m'a pas trouvé. C'est là que commence la galère. Je lui téléphone pour savoir comment on se retrouve, mais n'étant pas au point avec la langue anglaise, je ne comprends pas tout et en plus au téléphone la qualité n'est pas terrible.
Dans un bar, je reçois de l'aide de deux clients dont l'un téléphone (je ne l'ai pas dit, mais dans l'histoire mon téléphone ne fonctionne pas) à Thomas et au taxi qui m'amènera finalement à mon point de chute. Dans ce bar, il y avait un Français qui devait partir sur Cork pour améliorer son anglais. Au moment où j'écris ces lignes, je suis dans cette ville et vu le nombre de Français je ne pense pas que ce soit la meilleure solution.
Nature Art Center
J'arrive finalement à Ballydehob beaucoup plus tard que prévu, dans la ferme nommée Natural Art. Thomas n'était pas de bonne humeur. J'accusais un sacré retard par rapport à ce qui était convenu. Dans ma tête, je me dis que si l'ambiance reste comme ça durant mon séjour, ça ne sera pas très fun.
Thomas est d'origine allemande et fan de musique africaine et de rock 60s / 70s à la The Spirit (je cite ce groupe parcequ'il y avait un titre qui me plaisait bien). Il donne parfois des cours de percussions
Ballydehob est une commune située à l'extrême sud de l'Irande. Elle se situe dans une région vallonnée, on se croirait dans des régions comme Les Pyrénées ou les Alpes en version miniature. On y trouve de vaste étendue champêtre avec moutons, vaches et chevaux. C'est très isolé, mais en revanche, le paysage est bien sympa.
J'étais installé dans une ancienne maison restaurée. Le confort était minimum, mais ça ne me dérangeait pas. Ça me faisait penser à la ferme familiale dans laquelle je passais mes vacances quand j'étais plus jeune.
Environ un jour sur deux, les filles de Thomas venaient dormir dans cette maison, sinon j'étais seul. Pas très loin, il y avait la maison d'Aline, la compagne de Thomas, qui recevait elle aussi ses propres enfants certains jours. Il n'y avait que Raphael, un garçon de trois ans qui restait en permanence dans la ferme, le seul enfant qu'ils ont tous les deux en communs.
Le travail
Mon travail commençait à 9h et se terminait vers 17h30/18h en fonction de l'avancée du travail (je mangeais entre-temps quand même). Ce n'était pas des travaux trop éprouvants : cimentation d'un parterre de pierres, couper et scier du bois, arracher des mauvaises herbes et des ronces qui se propageaient un peu partout. La dernière semaine, j'ai même aidé Thomas à comprendre le fonctionnement de Windows Vista. Il venait de faire l'acquisition d'un nouveau PC et lui n'utilisait que des ordinateurs d'Apple. C'est sans doute à ce moment que j'ai le plus parlé anglais. En même temps, ça m'était plus facile de parler anglais sur ce sujet puisque c'est dans le domaine de l'informatique que j'ai le plus de vocabulaire.
Les trois premiers jours m'ont paru longs. Se retrouver au milieu de nulle part, sans bien parler la langue et ne connaissant personne n'est pas quelque chose de facile. Mais je me suis accommodé assez rapidement facilement.
Le soir après le travail, je ne sortais pas vraiment. On mangeait assez tôt, vers 18h30 et ensuite la nuit ne tardait pas. Donc sans vélo, je ne pouvais pas aller trop loin visiter les environs. C'est d'ailleurs le plus gros regret, un vélo m'aurait permis de vraiment mieux explorer les lieux.
Le Mont-Ventoux de Ballydehob
J'ai passé un week-end là-bas. Le samedi, j'ai rapidement fait le tour des environs. Par contre le dimanche, ils m'ont envoyé à une petite plage située à 12km, à Bantry. L'après-midi, j'ai réalisé le défi que je m'étais donné à mon arrivée à Ballydhob : aller au sommet de la colline située en face de la ferme. A priori, il devait y avoir un chemin pour monter au pied de la colline. Mais il était très esquinté alors j'ai préféré m'attaquer de front à la colline. Je suis parti trop rapidement si bien qu'au quart de l'escalade je n'en pouvais déjà plus. J'ai souffert par la suite, tel un Pantani s'attaquant seul au Mont-Ventoux (j'espère en tout cas ne pas finir comme lui), devant m'arrêter presque toutes les deux minutes. Les derniers instants semblaient interminables et j'ai cru que je ne reviendrais pas vivant de cette épreuve. Mais si je peux raconter cette extraordinaire excursion, c'est que je m'en suis sorti. Un petit conseil, pour monter des versants fortement inclinés n'y allez pas en bottes !
En haut, on avait un panorama assez large du coin grace au ciel bleu qui avait fait son apparition peu de temps avant :
L'anglais
Au bout de ces deux semaines et encore très imparfait, j'ai l'impression, mais mes hôtes me l'on aussi affirmés, que mon anglais est plus fluide, et je comprenais mieux ce qu'ils me disaient sur la fin. J'ai eu de la chance, Thomas parle naturellement assez lentement ce qui m'a facilité la compréhension. En tout cas, c'est assez motivant de voir si vite de tels progrès, sachant qu'il me reste encore 10 semaines en Irlande.
Le Départ
Je suis parti le vendredi matin de la deuxième semaine. Thomas m'a déposé à Bantry où se tenait un marché. C'est là qu'on se sépare. Je ne vais pas pouvoir resté prospecter les étalages, mon bus arrive bientôt, direction Cork.