10 jours ont passé et il faut se résoudre à partir de cette ville forte accueillante et sympathique. Nous quittons Berlin assez fatigué puisque nous ne nous sommes pas posés durant ce séjour. Pourtant, il y avait encore pas mal de choses que j'aurais voulu voir :
- La topographie des terreurs qui traite des atrocités commises par les nazis. À sujet, ils sont en train d'exhumer de vieux bunkers qu'ils avaient enfouis après la guerre pour oublier.
- L'intérieur du Reichstag.
- Le Château de Charlottenburg, le plus grand de Berlin.
- Le musée de l'Histoire allemande
- Le musée du cinéma
- Le Kopi 137 un grand squatt punk
Quelques mots sur Berlin :
La ville est très très vaste, huit fois Paris (891,75 km² contre 105,40 km²) ; Paris est un monde Berlin un Univers. Nous nous sommes donc concentrés sur le cœur de la ville. La ville est plutôt bien desservie par les tramways, bus et métro du mois les quartiers que nous avons fréquentés.
La plupart des Allemands parlent anglais, donc on peut facilement se faire comprendre même si l'on ne parle pas un mot teuton. Autre constat, la physionomie des Allemands est massive. Ce n’est pas les mêmes bestiaux que les Français !
Les Allemands aiment le tatouage. 75 % d'entre eux doivent être tatoués et souvent d'assez grandes pièces. Ça va du simple quidam au rockeur. En revanche, la qualité n'est pas toujours au rendez-vous... Pour leur travail, ce n'est pas un motif de renvoi puisque même les caissiers de supermarchés ont des tatouages et des piercings apparents. Mais j'imagine que dans certaines chaines de magasins très chics on ne doit pas en trouver beaucoup.
La Ville aussi est tatouée par les graffeurs puisqu’il y a des graffs et tags partout donnant une identité aux rues et en plus ils ne sont pas effacés. Même les magasins ou les pompiers ont leur propre fresque.
Pour les déchets ils sont en avance sur la France. Ils n'ont pas une seule, mais trois poubelles pour faire le tri sélectif dans les rues, mais comme c'est écrit en allemand pour nous ça ne change pas grand-chose. C'est une initiative que la France devrait copier.
On peut facilement trouver de la bonne nourriture sans que ça revienne cher. Je n'ai pas fait l'effort de gouter aux spécialités locales. À Berlin, il existe de nombreux endroits pour végétariens.
Une petite anecdote futile, celle du petit bonhomme des feux tricolores : Ampelmann. En Allemagne de l'Est, le feu des piétons représentait un bonhomme en chapeau moins austère que celui de l'Est (semblable à ceux de France). Lors de la réunification, ils ont été enlevés au profit de celui des vainqueurs. Mais devant la contestation d'associations crées pour l'occasion, en 1997 les autorités ont autorisé que les communes choisissent entre l'un ou l'autre. Aujourd'hui, les deux cohabitent. Comme quoi, il n'y avait pas que du mauvais à l'Est...
La culture alternative et le punk en particulier sont très développés à Berlin. Rien à voir avec la France où il est presque mort sous sa forme honorable (c'est-à-dire autre chose que les zonards crasseux et incultes). À Berlin certains font aussi la manche, mais ils ont beaucoup plus de classe, il y a aussi parfois des skinheads avec eux. En parlant des skinheads, ils s'affichent clairement antifascistes sans pour autant être militant, alors qu'en France ils aiment cultiver l'ambiguïté ou bien sont des militants politiques « antifascistes », mais intolérants.
Berlin est une ville que je conseillerais de découvrir sous ces différents aspects. Elle tient une place importante en Europe depuis 300 ans et a été au centre des trois principaux conflits mondiaux du 20e siècle : 1re et 2nde Guerre mondiale et Guerre froide. Elle a été à la fois bourreau et victime. Ces affrontements laissent une ville imprégnée d'histoire, mais aussi de cultures subversives. Des moyens d'expression alternatifs se sont développés en parallèle tels le graff ou le mouvement punk afin de contester les règles rigides et intransigeantes établies par les dictatures successives
Ce n'est pas une ville que l'on peut considérer comme « jolie », au sens propre et aseptisé. Elle est jolie parce qu'elle a un passé dont les traces sont toujours présentes, rendant Berlin singulière.