C'est une idée originale dé publier une version manga du célèbre manifeste du Parti communiste. En 2010 et 2011 étaient déjà sorties deux publications similaires du Capital de Marx.
Le manga étant un format de lecture très populaire, notamment auprès des jeunes, l'idée de mettre au goût du jour ce texte fondateur est un choix qui parait judicieux.
L'histoire est un prétexte pour contextualiser les idées du livre. Un groupe d'ouvriers s'interroge sur la façon d'améliorer leur existence et de ne plus être astreint à la domination des patrons/bourgeois/esclavagistes. Les uns prônent la violence, d'autres la réflexion. Mais tout bascule lorsqu’une rébellion survient dans leur usine après qu'un des ouvriers ne pouvant plus supporter la cadence imposée par la direction a été mis à la porte.
Après avoir échappé à la police, une partie du groupe d'ouvriers, qui menait précédemment des réflexions sur leurs conditions de travail, apprend que le sous-fifre de leur patron veut mettre en place un syndicat et créer une ville socialo-critico-utopique où les classes seront abolies, la production et la richesse répartie équitablement, moins de travail et du travail pour tous, sans pauvres ni riches...
Quelques mois plus tard, cette ville a pris forme. Elle est dirigée par un aristocrate qui veut mener à bien une révolution communiste dans tout le pays...
Ce livre publié en 1948 apparaît sous une forme plus ludique. On y retrouve les idées essentielles. On pourra faire le même reproche que la version d'origine : la vétusté du propos. Depuis 150 ans, le monde a évolué avec les échecs du communisme, l'apparition des classes moyennes, le changement de veste des partis communistes et l'apparition de l'ultralibéralisme qui paupérise davantage les classes moyennes et populaires.
Intéressant pour son côté historique, il manque dans ce manifeste trop d'éléments pour comprendre ce que pourrait être le communisme aujourd'hui. Il aurait été pertinent de pouvoir situer le récit de nos jours afin que le lecteur puisse comprendre les enjeux actuels. Ce travail aurait bien sûr été plus délicat que cette histoire simpliste, puisqu'il aurait demander un travail de d'écriture plus important au risque de dénaturer le propos d'origne. Quant au choix du manga, n'étant pas fan du genre, j'aurais apprécié un style plus sobre...
Voici la retranscription de quelques passages (également présents dans la version originale) :